Retour sur le précédent post La morale et Fable

Voici un petit post qui fait retour sur le dernier phiosotest afin de rectifier une méprise de ma part.

 Dans le cadre de la thématique de la morale, je m'étais arrêté sur la présence de stigmates sur le corps de l'avatar de Fable. J'avais attribué l'apparition de ceux-ci au fait de faire des mauvaises actions. Cela m'engageait à penser que ces stigmates avaient une dimension plus médicale (aux sens d'affections par le mal) que religieuse. Toutefois, un commentaire d'Hagstrom vient éclairer l'origine de l'apparition de ces marques corporelles :

Article intéressant et d'actualité... Une petite précision cependant, les cicatrices dans Fable ne sont pas liées aux actions bonnes ou mauvaises, elles apparaissent aléatoirement au fil des combats et des coups reçus, plus particulièrement à chaque mort sans philtre de résurrection.

Je remercie donc Hagstrom pour ce correctif car je n'avais moi-même pas fait la relation entre les marques et les coups et les morts. Cela remet donc en cause l'idée d'une implication de ces marques dans la thématique de la morale qui se déploie dans Fable. Toutefois, il est intéressant de voir comment cette méprise intervient puisqu'elle consiste en une assimilation de ces marques au mal. D'autre part on retrouve souvent, sur des forums, des joueurs cherchant une méthode pour faire disparaitre ces marques, ce qui ouvre une autre question concernant la représentation que se fait le joueur du héros.

L'image du héros devient ici un pôle important et l'on peut se demander jusqu'à quel point le character design de l'avatar intervient dans l'entrée dans la peau du personnage, ainsi que dans le jeu. Il est intéressant de voir la distance que peut prendre le joueur par rapport à son propre personnage, dont il ne contrôle pas les altérations physiques.

 L'avatar, support permettant au joueur de prendre place dans le jeu, peut ne plus se présenter comme un support adéquat dans ce cas d'altération. Il y a un rapport presque corporel à l'avatar dans ce type de cas, qui résonne avec l'inadéquation qui peut surgir entre notre corps réel et l'image que nous avons de nous-mêmes. Bien qu'il n'y ait pas d'alternatives aux modifications physiques dans Fable à la différence du réel où le recours à la chirurgie esthétique est toujours possible, il est intéressant de voir cette similitude de l'ordre d'un processus de changement et cette attitude de l'ordre du refus du changement qui intervient comme une inadéquation entre l'image de soi et ce que notre matérialité objective renvoie de nous-mêmes.